samedi 31 août 2019

Les live de Disney



Pourquoi Disney fait-il si souvent des remakes live de ses classiques animés? Pour l'argent facile?  Très certainement, mais pas seulement.




Remarquez  déjà que c'est une tendance de fond généralisée ( Sonic, Détective Pikachu, Jem, Transformers, Dragon ball, Dora l'exploratrice, Avatar le dernier maître de l'air. Et Kim possible, mais c'est aussi du Disney.)


Pour qu'il y aie une version "réelle"? En réalité, le medium employé est secondaire. c'est en fait un prétexte pour ne pas avoir l'air de vouloir remplacer l'original.



Le premier remake remonte à 1996 (Les 101 dalmatiens, et sa suite, oubliable il est vrai). Mais à l'époque ça restera unique. C'est en 2010 avec l 'Alice de Tim Burton que les affaires reprennent. Les remakes deviendront la rage des années 2010 comme les suites en vidéo dans les années 2000.



 Mais au début, les live se cherchaient encore: Alice et sa suite sont...des suites, justement, au dessin animé, et Maléfique un changement de point de vue, même si "révisionnisme" serait un mot plus juste (avait-il vraiment besoin d'une suite d'ailleurs?).





Mais ces films ont fonctionné, pas comme des projets plus originaux (John Carter ou A la poursuite de demain. Et c'est dommage, j'adore ce dernier).



 Donc on est partis dans "remakes/suites". Et ce n'est pas forcément un mal. On a dépassé le stade du "tournons autour de l'original sans  y toucher" pour partir sur "adapter carrément l'original".



C'est le cas depuis Cendrillon. Les chansons manquaient encore, mais c'était bien l'histoire telle qu'on la connait. La démarche pouvait sembler vaine, surtout pour un film aussi récent que La Belle et la Bête qui n'a qu'un quart de siècle . Le premier à être si proche de l'original qu'on l'a souvent qualifié d’inutile. Mais je pense avoir discerné un motif récurrent.

Les enfants des années 1990 peuvent aller montrer sur grand écran une réédition de ce qu'ils ont vu à leurs propres enfants. Ça explique un remake comme celui du Roi Lion.



Mais pas seulement. Excepté Le livre de la jungle, Peter et Elliot le dragon,  et Dumbo, les films dont on fait les adaptations aujourd'hui sont plutôt ceux tirés de contes.



Cendrillon, La Belle au Bois dormant (Maléfique, donc) , La Belle et la Bête. Bientôt Aladdin, puis Mulan. Si on en croit les rumeurs: Blanche-Neige, et La petite sirène (et Cruella, même si j'espère que dans cette nouvelle adaptation ils ne la rendront pas gentille comme Maléfique! Mais ce titre trahit que ces remakes là ont été fait pour les méchants).




A part Pocahontas, les seules princesses qui manqueront sont celles trop récentes pour avoir un remake (celles de l'époque CGI). Ce que ça veut dire? Et bien ces films là, on les appelle "les films de princesses" depuis quelques années. La franchise Disney princesses a été lancée en l'an 2000, et d'abord simple marque de merchandising, elle a encouragé à ce qui semblait d'abord des absurdités.



Comme les princesses intervenant dans une autre oeuvre que celle d'origine (Princesse Sofia) ou interagissant dans un univers partagé (Ralph 2.0, Once upon a time, Descendants).



 Les deux dernières séries ont d'ailleurs certainement contribué à habituer à l'idée d'adapter les histoires en live action aussi.





La franchise Disney princesses  a subi bien des critiques ces dernières années, à commencer par le fait que les princesses seraient  de mauvais roles-models (trop soumises) pour les petites filles. Ça explique les campagnes de pub récentes ("crois en tes rêves") empouvoirantes, mais pas seulement.



Les réalisateurs, qui ont grandi devant ces films, ont dû se dire:" Hé, ça donnerait quoi si on l'adaptait au public moderne?"  Ça donne une Cendrillon plus présente (l'accent n'est plus mis sur les souris, car il n'y a plus le problème d'avoir du mal à animer les humains harmonieux). Et qui reste, parce qu' elle a promis de faire preuve de bienveillance et d'aimer la maison de son père à sa place; pas parce qu'elle  est soumise.



On a aussi tenté de rendre une Belle plus indépendante, mais hélas! Au point qu'elle en devient trop "virile". Et peu coquette au point que sa robe de bal est réduite à un tas de tranches de cheddar...

Pourquoi, mais pourquoi?


On l'aura compris, j'aime beaucoup le Cendrillon de 2015 (Strong! et La nouvelle robe! Magnifique!),







mais dans La Belle et la Bête de 2017, j'aime tout sauf l'héroïne ...et c'était l'essentiel.

Je n'aime pas cette injonction d’habitude, mais pitié Emma: souris.


Et pour Aladdin? On nous a promis une Jasmine plus présente, aussi...

Elle aurait même une chanson solo...



Les princesses version 21 ème siècle pour les adapter aux enfants d'aujourd'hui peut être déjà une motivation. Mais pas seulement: on voit beaucoup de remakes des années 90 ces temps-ci, car les créateurs sont encore vivants pour la plupart.

Ils ont dû penser: "Comment ferait- on aujourd’hui?" et vouloir inclure des éléments apparus dans les adaptations de Broadway (presque tous les classiques des années 90 l'ont été).

Ou inclure des éléments qu'il avait fallu couper dans l'original. Alan Menken, parolier de tout ce qui est sorti à cette époque, s'éclate visiblement à inclure des chansons coupées ou à en réécrire des nouvelles.


Vu le rythme des sorties, les remakes sont sous le feu de la critique ces temps-ci, et on peut déjà distinguer quelques marottes (j'ai fait un bingo):


Certains détails sont évidents (nouvelles chansons, nouvelles scènes), et d'autres plus étranges. Pourquoi vouloir toujours expliquer de quoi la mère de la princesse est morte? Et pourquoi le méchant transforme -t-il en monstre son animal de compagnie plutôt que lui même?

De mon côté, j'ai une réelle curiosité à voir les remakes depuis qu'ils concernent les  années 1990: on se surprend à penser "Tiens, ils ont pensé qu'on pouvait se passer de ça?" ou au contraire "Ah, c'est resté! Bien sûr, c'est iconique!" . On se rend mieux compte de "l'héritage" de tout ceci.

                                              (Tiens ça, c'est nouveau...je ne m'y attendais pas?)

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