samedi 31 août 2019

Les âges d'or et sombres de Disney 1





Un âge d'or (Renaissance, Trente glorieuses ou Années folles au regard de l'Histoire) ou sombre (Chute de l'empire romain, Grande dépression, guerres mondiales toujours historiquement parlant) sont les hauts et bas connus dans l'histoire humaine. Mais l'histoire artistique en est pleine aussi, et comme tous les fans de Disney le savent l'histoire de leurs studios préféré a connu divers âges depuis les années 1920.

Débutons par les âges d'or, qui bénéficient à la fois de la qualité artistique et du succès commercial, à commencer par le premier d'entre eux. La période 1923-1937 n'est généralement pas comptée, car alors les studios réalisaient exclusivement des courts métrages (mais ce fut une période florissante).



Premier âge d'or : 1937-1942

La période précédente n'avait donc rien de pénible, mais la mise en route du tout premier long-métrage d'animation, Blanche -Neige, fut néanmoins difficile : personne n'y croyait, les financiers les premiers, des problèmes alors inédits furent à résoudre. … Mais comme on le sait, Blanche-Neige et les sept nains fut un triomphe mondial et débuta une série de « longs » .

Leur avantage était que la séance était payée pour le dessin animé lui même, alors que les courts – métrages animés étaient jusqu'alors diffusés en complément des films live classiques dans les cinémas, alors seuls médias permettant leur visionnage. Et bien sûr les longs furent une innovation technique (On devait déjà aux studios Disney le premier court métrage sonore, Steamboat Willie, et le premier en technicolor, Flowers and Trees.)


 De façon générale, l'industrie considère cette période (en étendant jusqu'au début des années 50) comme étant « L'âge d'or de l'animation »  (en anglais.)

La période comprend Blanche Neige et les Sept Nains, Pinocchio, Fantasia , Dumbo
et Bambi.


 Elle se caractérise par :

1) L'usage principal d'animaux et de personnages cartoony dans les premiers rôles.

Cela prolongeant ce qui était déjà d'usage dans les courts-métrages. Ceux-ci étaient généralement fondés sur des gags du fait même qu'ils étaient courts. Et les gags se prêtaient davantage aux personnages animaliers. Les humains existaient déjà dans les courts mais sous la forme de caricatures (par exemple Betty Boop).

A titre d'essai Walt Disney avait réalisé un court plus « dramatique », La Déesse du printemps , avec une jeune fille aux proportions harmonieuses dans le rôle titre.


 Et découvert les limites des animateurs par la même occasion : Perséphone, la déesse, a des mouvements évoquant un caoutchouc informe.
D'où une décision qui devait durer longtemps : limiter les apparitions des humains « harmonieux » et centrer le plus de scènes possibles sur des personnages à priori secondaires, (Blanche Neige et les Sept Nains , Pinocchio, Fantasia) ou centrer toute l’histoire sur des animaux.

Voilà pourquoi Blanche-Neige a 14 ans et ressemble surtout à une petite fille mignonne, sa belle marâtre se transforme vite en sorcière caricaturale et le prince charmant apparaît une dizaine de minutes environ. La fée bleue sera visible à peu près le même laps de temps, et sera comme Blanche-neige rotoscopée (ses mouvements redessinés d'après l'enregistrement physique d'une vraie actrice). Tandis que Fantasia ne comprend qu'une séquence avec des créatures partiellement humanoïdes et harmonieuses (Les centaures dans la Symphonie Pastorale.) .

Voilà pourquoi des scènes n'apportant rien à l'intrigue en apparence sont centrés sur les animaux de la forêt qui accompagnent Blanche-Neige (séquence de ménage) ou les nains (qui mettent bien longtemps à trouver Blanche-Neige chez eux, ou dont on prend le temps de montrer la toilette.
Et bien sûr il reste la solution du personnage bâti sur le modèle cartoony des nains : Pinocchio, humanoïde mais enfant, et techniquement un jouet, accompagné d'un personnage animalier (Jiminy). Le Renard et le Chat parlaient dans le roman d'origine, mais c'était le cas de tous les animaux. Pas dans le film où Cléo et Figaro en sont incapables. Beaucoup d'adaptations récentes prennent aussi cette direction en faisant de ces deux-là des gredins humains qui ressemblent à un renard et un chat .




(Pinocchio de Steve Barron)

Mais chez Disney, on sauta sur l'aubaine de faire des furries (animaux anthropomorphes) malgré la contradiction apparente d'avoir dans le même film un chat réel (Figaro) et un chat furry (Gédéon). Gédéon fut rendu muet comme Simplet parce qu'ils devaient se montrer plus expressifs dans leurs mouvements (plus aisé à animer, paradoxalement, qu'un personnage statique.). Même Dumbo le devint bien que personnage principal.

Les films suivants, pour éviter aux animateurs le « cauchemar » d'animation qu'avait été Blanche-Neige, auront des héros animaliers : dans Dumbo , les clowns et le directeur ont peu de temps d'exposition, dans Bambi les chasseurs ne se montrent même pas. Et les personnages humanoïdes de Fantasia ne se montrent aussi guère longtemps : les centaures , angelots et faunes, les fées, les fantômes et Yen Sid.



Ce nom étant celui du mage de Fantasia.

 - 2) Les gags sont cartoony

Même raison que précédemment : les animateurs sortaient de leur scénarios habituels de courts- métrages et les gags habituels (utilisés aussi dans les courts-métrages live d'alors) sont recyclés. L'humour est donc fondé sur des chutes (la tortue puis les nains tombant dans l'escalier, les éléphantes effondrant leur pyramide, le crocodile bousculé dans La danse des heures qui finit dans la fontaine), des coups sur la tête ( Gédéon et son maillet, Dormeur s'auto-assomant avec une cymbale), des fonds de culottes qui prennent feu ou équivalent (Bacchus pourchassé par les foudres de Zeus, le doigt de Pinocchio au début du film) , les ingérations digne d'un chameau (Simplet avalant un savon sans qu'on s'en inquiète puis sa cuillère dans une scène coupée) et ainsi de suite. Cet humour est qualifié en anglais de slapstick ou « tartes à la crème ». (Employées d'ailleurs dans Dumbo.) Il concerne exclusivement les personnages secondaires « faits pour ça » ; nul ne songerait à rire de la Reine Sorcière ou de la fée Bleue. Bambi, situé à la fin, utilise peu cet humour et a une atmosphère mélancolique et contemplative.

- 3) C'est effrayant

Si contradictoire que cela paraisse. La réputation tout miel rose et sucre d'orge qu'on a collée à Disney est exagérée et c'est tant mieux, sinon les films n'auraient eu aucun succès : tout le monde serait sorti de la salle en vomissant des arcs-en ciel !


Bien sûr, tous les Disney animés eurent leur lot de moments effrayants . Les décennies suivantes eurent toutes leur scène où l'on se cache derrière le divan.


 (Oui, un peu comme ça)

Mais moins nombreux et d'une certaine façon « intenses » que dans le premier âge d'or, quand Walt Disney scénarisait puis supervisait encore lui-même. Pour lui à chaque rire devait correspondre une larme. Certainement aussi un frisson.

La forêt vivante dans Blanche-Neige, la métamorphose de la Reine et les squelettes de son donjon firent cauchemarder quelques générations- mais pas tant, peut être, que la version ride de parc d’attractions encore classée de nature à « impressionner les plus jeunes » où les squelettes, c'est dans la figure qu'on les a.

Nul n'a oublié dans Pinocchio , les métamorphoses en ânes et les animaux en question envoyés aux mines de sel...tant qu'ils n'ont pas gardé le don de la parole. Et bien sûr Monstro. Là encore la version ride impressionne peut être encore plus.


Sans parler du fait que si soixante ans plus tard John Lasseter tint à nous rassurer sur le sort des jouets de Sid dans Toy Story, qui lui fichèrent la trouille de sa vie pour l'empêcher de leur nuire encore ("Sinon c’eut été comme laisser des otages avec un bandit" disait Lasseter) le premier âge d'or ne s'embarrasse pas de ces précautions: le cocher de Pinocchio est des rares méchants resté sans punition, et rien apparemment n'est venu sauver les mauvais garçons changés en ânes.


 La parade des éléphants roses de Dumbo fait peur à certains mais fascine d'autres qui s'interrogent sur l'origine de l'inspiration des animateurs. Rolling Eyes

Sans oublier le suspens qui monte à l'arrivée des chasseurs dans Bambi et lors de l'incendie final.

Le summum reste La nuit sur le mont chauve dans Fantasia : même la gamine que j'étais quand je l'ai vu la première fois n'en revenait pas de la présence d'un ovni pareil dans un Disney.




 Le dieu slave Chernabog (En apparence, mais en fait, il semble bien qu'il était prévu de représenter le diable) invoque des fantômes , fait jaillir des démons, jette le tout dans la fournaise...
Bonne nuit les petits !



C'était avant l’instauration du Motion Picture Association of America film rating system en 1969 et ses fameux “G” ou “PG-13” qui appliqué prive d'un bonne partie de l'audience (moins de 13 ans) et décerné pour moins que ça aujourd'hui.


Les émotions fortes sont de toute façon la marque de fabrique de cette âge , également quand il s'agit de tristesse , le précepte de la larme évoqué plus tôt était suivi à la lettre.

Une fois de plus les décennies qui ont suivi ont eu leur lot de scènes de chagrin, mais l'intensité du premier âge d'or les surclasse en la matière.







Celui qui n'a pas pleuré comme un bébé à la mort de la mère de Bambi, à la veillée funèbre de Blanche-Neige ou pendant la chanson Mon tout petit (Dumbo) au moins une fois est un menteur, ou un droïde construit sans simulateur de sentiments.






Et le rire suivait ou précédait la larme au sens propre : Mon tout petit et La parade des éléphants roses se suivent de près, le décès de la maman de Bambi précède la chanson sur le printemps, et l'hilarante Danse des heures de Fantasia La nuit sur le mont chauve. Elle même suivie de l'apaisant Ave Maria : le premier âge d'or joue avec les contrastes émotionnels.

- 4) En avant la musique.


Là encore, oui, tous les Disney sont musicaux, non ? ( En fait non...pas tout à fait. ) Dans le cas du premier âge d'or, les chansons étaient beaucoup plus nombreuses que par la suite (où leur chiffre tombe en moyenne à cinq, c'est déjà le cas dans Pinocchio). Il y a huit chansons dans Blanche-Neige et les sept nains, sept dans Dumbo et huit dans Bambi.

Franck Churchill était l'auteur principal de la plupart de ces chansons ; il était à l’œuvre depuis les années 1930 puisqu'il avait écrit Qui craint le grand méchant loup ? pour les Trois petits cochons.







Walt Disney connaissait depuis cette époque le supplément d'intérêt qu'apporte une chanson et fit de ses longs-métrages animés des films musicaux ; depuis c'est une règle implicite presque obligatoire même chez la concurrence. Les chansons étaient écrites avant l'animation pour qu'elles s'intègrent parfaitement à l'histoire. ( Walt Disney détestait les comédies musicales où les personnages se mettent à chanter sans raison.) Cette règle sera parfois oubliée jusque dans les années 1990.


Et puis bien sûr Fantasia, entièrement musical comme on le sait. Pas de paroles, pas de ligne narrative comme dans la Toccata et fugue en ré mineur, parfois. Cela dut dérouter le public en 1940, car si aujourd'hui Fantasia est un classique connu et reconnu il ne marcha pas très bien à l'époque, en faisant le mouton noir de l'âge d'or.


Les âges ont un fonctionnement de montagnes russes : ça monte puis ça descend lentement question qualité artistique et succès commercial. Voilà pourquoi les premiers films d'un âge sombre semblent bons, moins que ceux d'avant, mais meilleurs que ceux qui les suivent dans la période noire; la dernière fois c'était Atlantide, Lilo et Stitch, et La planète au trésor qui bénéficiaient encore d'une certaine qualité.

A l'inverse quand un âge d'or commence, on voit apparaître un film « hors sujet » (par son sujet justement, ou/et ses mauvaises performances commerciales), les habitudes de la décennie précédente n'étant pas faciles à perdre et parce que sa production a démarré dans un âge sombre.

Mais Fantasia doit sa différence à son principe avant-gardiste, tout simplement ; c'est les rediffusions qui lui feront justice.


-5) Le pouvoir de l'aquarelle

La caractéristique des décors de l'époque sont leur couleurs douces et translucides, ainsi qu'un aspect encore assez réaliste pour beaucoup de personnages d'humains harmonieux. Les animaux mignons ou les personnages d'enfants ont déjà ces yeux larges jugés aujourd'hui caractéristiques de la compagnie. Un aspect attendrissant vu aussi dans des productions comme celles des frères Fleisher (Betty Boop). Plus tard il inspirera aussi Osamu Tesuka, précurseur du manga.







-Caractéristiques techniques :

Les Animateurs et réalisateurs : Ce sont pour la plupart les neuf sages :Les Clark ,Eric Larson , Frank Thomas ,Ward Walrath Kimball , Milton Erwin dit Milt Kahl , Ollie Johnston Jr. , Wolfgang Reitherman , John Lounsbery ,Mark Davis .

Musique : Principalement de Franck Churchill.


-Les sources d'origine des scénarios : Des contes de fées (Blanche-Neige, Pinocchio) Et de nouvelles pour enfants comme Bambi et Dumbo . Toutefois le scénario de ce dernier proviendrait d'une courte BD publiée au dos des paquets de céréales de l 'époque...Il donc à la limite du sujet original, comme l'est Fantasia . Tous ces sujets devaient définir ceux des années à suivre.

-Les perles de la décennie : Blanche-Neige, Pinocchio, Bambi , Dumbo.

-Le "mouton noir" : Fantasia, même si il n'avait cette réputation qu'à l'époque.

- Le rôle des femmes est encore traditionnel (et elles sont peu présentes) tandis que les humains sont peu présents eux aussi . L'héritage des courts-métrages de la décennie précédente est encore visible  par l'humour et le style des personnages. Cet âge d'or devait définir Disney dans l'esprit du grand public ( bien que l'aspect  "effroi" soit oublié le plus souvent ) . Il est débuté par un « film de princesse » (Blanche-Neige) considéré aussi comme caractéristique. Par la suite les autres devaient aussi commencer de cette manière.










Le Disneybound









Le premier Disneyland (en Californie), existe depuis 1955, et  la pratique du Disneybound est liée à la fréquentation de ces parcs. Ça devait exister bien avant d'avoir ce nom-qu'elle n'aura qu'au début des années 2010.

A ce moment-là, l'américaine Leslie Kay, fan de Disney (ou "Disneynerd") ouvre un tumblr baptisé Disneybound (littéralement "lié  à Disney"). Au départ, Leslie n'y parlait de rien d'autre que de sa passion pour les parcs, et postait des photos de ses visites. Mais, des photographies vont apparaître, montrant une pratique née d'une frustration bien particulière.  Dans les parcs Disney, vous avez souvent dû croiser des enfants vêtus de panoplies (princesses ou super-héros, généralement). Mais ce n'est autorisé qu'aux guests (visiteurs) de moins de douze ans. Au-delà, c'est interdit, sauf le jour d'Halloween (et certaines soirées Pass annuel), pour une  bonne raison.





C'est le risque de confusion,  parce que les face characters, ces cast members (employés) déguisés, mais  sans masque, doivent figurer "en vrai" certains personnages humains comme les princes et princesses- entre autres pour que les guests puissent demander des autographes.





Un guest adulte déguisé comme l'un d'eux risque d'être confondu avec le cast member, et c'est gênant pour différentes raisons. D'abord parce que ce serait leur piquer leur boulot, et parce qu'un enfant qui en verrait deux côte à côte comprendrait qu’aucun n'est le "vrai" (on évite toujours qu'il y aie plus d'un cast member en personnage particulier à la fois dans tout le parc pour éviter cette sensation d'ubiquité). Et surtout  parce qu'une guest déguisée en Cendrillon, par exemple, n'a aucun contrat moral à signer contrairement aux face characters qui s'engagent à un certain comportement dans le cadre de leur travail.



Donc, des enfants pourraient potentiellement voir Cendrillon fumer, jurer ou cracher par terre (si c'est ce que la guest adulte déguisée veut faire), et ça casse la magie.



Le problème, c'est que bien des Disneynerds adultes aimeraient venir déguisés eux aussi, et à d'autres jours qu'Halloween. Pour les mêmes raisons  que  les enfants:  poser devant les décors adéquats, ça fait des photos terribles, non?

Pour contourner la fameuse interdiction, Leslie Kay a l'idée de prendre des vêtements ordinaires (pas des déguisements donc)




et de les agencer de sorte que leurs coloris rappellent un personnage Disney.



Par exemple, une jupe jaune, un haut bleu et un serre-tête rouge portés en même temps vont rappeler Blanche-Neige, un haut noir, un short rouge et des chaussures jaunes , Mickey.



Idem, mais en remplaçant le short par une robe à pois, c'est Minnie. Même sans masque, même en ajoutant juste un serre-tête orné d'oreilles rondes qu'on trouve sur les parcs, ce sera reconnaissable.

La pratique date en réalité d'il y a longtemps: quelle petite fille ne s'est pas amusée à se déguiser en princesse, avec une robe ordinaire de sa mère, et des chaussettes en guise de gants sur les mains?



Mais c'est Leslie Kay qui baptisera cette mode (d'après son tumblr) et la fera aller massivement sur les parcs à partir de 2013.

Ceux qui la pratiquent n'ont donc pas l'occasion de la porter chaque jour, mais s'amusent beaucoup à créer des combinaisons possibles, ou "sets", sur feu le site Polyvore, et aujourd'hui Urstyle, les meilleurs alliés du disneybound.



Les points communs? Outre des vêtements dont les coloris sont identiques à ceux du personnage Disney concerné (mais pas forcément avec ce dernier imprimé sur le tee-shirt d'ailleurs) , on ajoute des accessoires, comme des sacs ou des bijoux, aux formes caractéristiques. Par exemple des
pendentifs en forme de lapin pour figurer Roger Rabbit ou le Lapin blanc.







 Ou bien, un sac à main en forme de pomme aide  à identifier Blanche-neige, ou la méchante reine.





Au fil du temps, on s'est amusé à inventer des variantes. Des versions sportives, comme par exemple faites avec des joggings, des shorts et  des baskets (qui peuvent sortir aux marathons de Disneyland); de natation, à base de maillots de bain, ou élégantes, avec robes de soirées et smokings.







  Parfois aussi, on modernise les costumes de princesses en remplaçant leurs jupes par des pantalons.



Plus précisément, il existe des versions élégantes et le plus souvent vintage, qui sortent deux fois l'an lors des événements du Dapper day (non officiel, lancé par les fans). Littéralement, la journée de l'élégance. Ça consiste à visiter les parcs entre guests sur leur 31, en mai et septembre de chaque année depuis 2011.



On peut-et certains le font- se contenter de venir avec de beaux vêtements sans référence. Mais le Dapper day a pris son envol en même temps que le Disneybound, et les deux sont souvent liés. En fait, le Dapper day est le plus grand rassemblement de Disneybounders aujourd'hui.

Enfin ça n'a rien d'obligatoire non plus, mais les vêtements élégants qui sortent ce jour là sont fréquemment vintage (datés en apparence des années 1930 à 1960).  Donc, on porte du Disneybound en version 50's, bien souvent.



Le style n'a pas vraiment de règles, juste quelques précautions d'usage et des erreurs courantes, qu'on répertoriera ici.

Le principal problème, c'est d'être reconnu(e) puisqu'il ne peut s'agir d'un déguisement à proprement parler. Parfois c'est facile, comme Blanche-Neige, Mickey, ou Minnie.  Ça peut même être d'autant plus facile, quand on décide d'incarner des personnages dont les vêtements sont modernes (comme ceux des Nouveaux héros). Et d'autres fois beaucoup moins.





Le simple fait de ne pas avoir la bonne couleur de cheveux peut faire hésiter . C'est plus simple de ressembler à Alice quand on est blonde que brune, bien entendu.



Pareil en cas de gender bender (quand une femme incarne un personnage masculin et inversement).



Et puis, il y a tous ceux qui décident d'incarner des personnages non humains comme des animaux...surtout des animaux qui sont sans vêtements.

Si vous débarquez vêtu(e)  de gris des pieds à la tête, la différence entre le colonel Hathi et Baloo ne saute pas forcément aux yeux.


Comment faire dans tous ces cas-là ? Il faut accessoiriser, tout simplement. Un pendentif en forme d'éléphant, et un sac en forme d'ours, permettront dans les cas de Hathi et Baloo de mettre sur la piste.





 Des accessoires en forme de tasse, de lapin, de théière, de montre à gousset, de chat  et de cœur aideront à identifier une Alice brune (et à ne pas être confondue -le coup classique- avec Belle villageoise).



Un garçon en Anna de la Reine des neiges ne doit pas hésiter à arborer des motifs de rosmalings (par exemple sur un gilet), et une fille en Aladdin un sac orné d'un motif de lampe à huile.





Et puis il y a les cas où on décide d'incarner, non un personnage, mais plutôt une entité. Comment être reconnu(e) quand on est l'océan dans Vaiana ou le vent dans Pocahontas. Difficile à faire même en cosplay, pas vrai, Greg le disneybounder ? En référence à ce dernier, on tague "We are Greg" ou "Greg bound" sous les photos de disneybounds de personnages très obscurs, voire d'éléments de décor, qu'on a du mal à reconnaître.



Il vaut mieux y aller en "troupeau", dans un groupe de Disneybounders, ce sera plus évident aux côtés d'une Vaiana et Maui, ou John Smith et Pocahontas.

Le problème est le même quand il s'agit d'un personnage Disney peu connu, parce que le film n'est pas resté dans les mémoires- rendant les personnages difficiles à identifier même en cosplay classique . Quand on est Bibi lapin dans Mélodie du sud ou Jim Hawkins dans La planète au trésor par exemple.





 A moins d'être d'un film connu, mais un personnage archisecondaire comme Wiggins dans Pocahontas ou l'amiral Boom dans Mary Poppins.


Là encore, mieux vaut être en groupe. Enfin, ne séparez pas les personnages qu'on a coutume de voir en bande, comme les émotions dans Vice-Versa, Riri, Fifi et Loulou, ou Winnie l'ourson et ses amis.




Et prenez garde à ceux qu'on peut aisément confondre. La fée Clochette, Peter Pan et Robin des bois sont tous en vert, et en plus les deux derniers ont un chapeau semblable avec la même plume rouge. Donc, pour le distinguo, il faut là encore penser aux détails. Clochette aura un chignon et des éléments qui font fée, en forme d'ailes ou d'étoiles.



Un Robin des bois devra avoir des accessoires ornés  d'arc, de flèches et de renard.



Pour Peter Pan, des tas de symboles peuvent servir: Clochette, les pirates, les indiens, les étoiles, les poignards, les crocodiles, etc.




Enfin, les méchants sont très souvent en noir et violet...les accessoires sont importants pour le distinguo. La pratique de faire un méchant a d'ailleurs reçu le nom spécifique de villainbound.



Le Disneybound doit être assez discret pour passer pour un habit ordinaire. Dans le doute, les cast members qui gardent l'entrée peuvent se montrer assez pointilleux sur la tenue des guests. Des personnes au look extrême, comme des gothiques ou des lolitas, se sont parfois vues intimer l'ordre de revenir changées parce que les cast members craignaient une confusion avec un costume.





Les participants  à des  Dapper day ont parfois connu le même désagrément, et toujours pour cette raison (je précise que certains cast members ne connaissent toujours pas l'existence de cette manifestation) .

Pour le Disneybound, les ennuis commencent dès qu'on met une perruque, symbole évident de déguisement. Ce croisement avec le cosplay s'appelle le cosbound.


Si vous voulez rendre plus évident votre Disneybound  d'Ariel  avec une perruque rousse, vous risquez de ne pas pouvoir entrer avec. Idem avec les robes longues, pour les princesses: on a souvent moins de problèmes si la jupe est plus courte que l'originale. Dans le doute, il faut déposer tous ses accessoires au fond de son sac, entrer ni vu ni connu en ayant l'air naturel, et remettre lesdits accessoires une fois à l'intérieur.



On peut incarner des personnages issus des films, dessins animés et séries télé Disney, mais aussi Pixar et Marvel, depuis leur rachat.




On peut aussi en théorie faire du Muppet ou Lucasfilms, rachetés aussi, mais c'est surtout Star wars qui inspire les gens...


encore que des Indiana Jones se montrent de temps en temps. Il est très possible qu'on attendra l’apparition d'attractions issues d'univers de la Fox pour que les disneybounders se mettent aussi à l'heure de ce studio, racheté par Disney fin 2017.



Certains s'inspirent aussi de lieux, à commencer par les parcs évidemment. Ça consiste à avoir une tenue rappelant un land (Fantasyland, Adventureland, Discoveryland...)


 ou une attraction en particulier  (It's a small world, Phantom Manor, Pirates des caraïbes...).


Ou la Tower of terror.

Comparée à d'autres, cette mode est en théorie peu onéreuse, faite avec des habits ordinaires qu'on trouve partout. Dans la pratique, il faut avoir un grand nombre d'accessoires adéquats et il est rare de déjà tous les posséder.  Il est souvent nécessaire d’acheter des vêtements assortis manquants et des bijoux particuliers. Si en plus on désire avoir plusieurs tenues, c'est là que la pratique peut devenir chère. L'aspect vintage, le jour du Dapper day, peut aussi vite faire grimper la note.

Vous vous demandez peut-être  si le Disneybound se porte en dehors des parcs? En théorie oui et sans doute, des disneynerds le font (par exemple pour une séance photo dans  un lieu adéquat, comme une forêt quand on est en Mérida).


Les "défis" lancés sur le blog original, avec une thématique (notamment le march challenge annuel, tous les mois de mars avec un sujet différent par jour) ,  et les pages à thème, peuvent-être l'occasion de poster un selfie (ou un set) sur le sujet.



   (Ou un clip sur Youtube? Ici les participants ont opté pour le disneybound faute peut-être d'avoir les cosplays.)

Dans la pratique, la motivation manque pour le faire un jour où on n'est pas dans un parc Disney (ou s'il n'y pas de concours sur une page spécialisée) , et c'est plutôt rare d'en porter en dehors.

Bien qu'il m'aie semblé que c'était Mulan version Ralph 2.0.?

Les décors, encore une fois, sont une motivation pour poser en Disneybound sur les photos, voire à côté du face character correspondant à son personnage.



Mais la pratique semble déjà assez populaire pour qu'il y soit fait probablement fait  allusion dans Ralph 2.0 (2019), les princesses s'essayant au look casual dans une scène déjà célèbre.
.
Et est-ce qu'un personnage qui n'appartient pas à Disney peut être "Disneyboundé" , lui aussi? En principe, oui, on appelle ça un "rule-breaker". Il traîne en ligne des dizaines de sets sur le sujet, comme Peach dans Mario bros, San goku dans Dragon ball, ou Harry Potter.



La pratique est proche du cosplay placard (ceux qu'on peut faire avec des affaires déjà dans sa garde robe) ou casual cosplay.

Oui mais: peu de gens le font en version rule breaker. Dans un parc Disney, pas d'endroit où poser, pas de character à côté de qui être en photo, donc encore une fois, la motivation manque. Même si en principe, rien n'interdit d'étendre la pratique au parc Astérix, ou Universal (qui ont des attractions thématisées Simpson, par exemple).



C'est à dire Assurancetourix.






Le rule breaker s'exporte au Parc Astérix! (prendra -t-il de l'ampleur?)






Le phénomène a aussi parfois été observé aux avant -premières de films.

Qu'il s'agisse de Disney ou d'un rule breaker, il faut concéder quelque chose au "bound" : il permet de figurer certains personnages plus aisément qu'en cosplay. Notamment les objets et les animaux.


Le tapis version cosplay ou bound, dans lequel bougez-vous le plus facilement à votre avis? 


On peut aussi facilement figurer un personnage de sexe opposé ou d'une ethnie différente, sans devoir faire du travestissement ou risquer la réappropriation culturelle.

Bien souvent, il faut, avant tout, être un disnerd pour être songer à faire du Disneybounding, et cette mode est donc restreinte à cette communauté-et les jours de visite.



Sources:

https://www.facebook.com/disneyboundfr/

https://www.youtube.com/watch?v=pDzwj-37WL8

https://radiodisneyclub.fr/disney-bound-princesse-disney/

http://riennevaplus.canalblog.com/archives/2014/04/01/29519354.html